À mi-chemin entre salariat et entrepreneuriat, le portage salarial séduit de plus en plus de jeunes diplômés, de candidats à la reconversion professionnelle, ou encore de seniors actifs.
Simple à mettre en œuvre, ce mode de travail est très apprécié de tous ceux qui, en général, veulent se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat en toute sécurité.
Beaucoup de travailleurs indépendants déjà en exercice, qui sont peu à l’aise avec l’administratif et qui peinent à développer efficacement leur business, choisissent d’ailleurs également de se tourner vers le portage salarial. Un dispositif qui leur offre sécurité (protection sociale complète), flexibilité et pleine autonomie quant à l’organisation de leur activité.
Parmi les principaux indicateurs dont vous devez tenir compte lorsque vous choisissez votre société de portage salarial figure l’avance sur salaire. De quoi s’agit-il ? Explications.
Qu’est-ce qu’une avance sur salaire ?
Devenir consultant indépendant veut aussi dire savoir gérer sa trésorerie. Vous devez notamment savoir anticiper vos dépenses professionnelles (fournitures, téléphone, etc.) et personnelles (loyer, factures, frais des enfants, etc.).
En cas de coup dur et afin de pouvoir continuer à assurer vos obligations, vous pourriez être amené à solliciter une avance sur salaire à votre société de portage.
L'avance sur salaire consiste en un paiement anticipé d’une partie (ou de la totalité) de votre salaire, lorsque vous en faites la demande à votre employeur, pour un travail que vous n’avez pas encore réalisé.
Il est important de savoir que la loi n’oblige pas un employeur à accorder d’avance sur salaire à son employé. En fait, l’employeur est tout à fait libre de la lui refuser.
La société de portage salarial
Votre agence de portage salarial peut vous consentir une avance sur salaire partielle ou intégrale sous réserve de la solvabilité de votre client.
Pour assurer ce service d’avance de trésorerie, l’agence de portage a généralement recours à une société d’affacturage. Ce process a bien évidemment un coût !
Pour rappel, une société d’affacturage est un établissement de crédit qui se propose de prendre en charge :
- L’avance de trésorerie.
- Le recouvrement des impayés.
- L’assurance crédit, pour garantir l’adhérent contre les impayés.
Prenez soin de demander à la société de portage que vous approchez si le service d’avance de trésorerie est compris dans les frais de gestions annoncés, et à quel prix. Car, n’incluant pas ce service dans leurs frais de gestion afin de rendre ceux-ci plus attractifs, certaines agences de portage n’hésitent pas à en prélever le coût sur le bulletin de salaire. Ceci en créant une ligne intitulée « autres charges » ou « charges diverses », non convenue d’avance avec le porté !
Notons que toutes les sociétés de portage salarial n’accordent pas d’avance sur salaire à leurs portés. Cet indicateur peut pourtant constituer un critère de choix important pour vous.
Avant de vous engager avec une société de portage salarial déterminée, il convient donc de vérifier si celle-ci propose cette prestation.
La garantie contre les impayés
Le service d’avance sur salaire proposé par la société de portage va le plus souvent de pair avec une garantie contre les impayés.
D’ailleurs, pour sécuriser le consultant porté et le protéger contre tout risque d’impayés de ses clients, certaines sociétés de portage proposent un service de vérification de la solvabilité des clients du porté lors de la validation des contrats commerciaux.
Les factures impayées étant l’une des bêtes noires des freelances, l’importance de cette garantie est loin d’être négligeable.
Un salaire minimal
La garantie d’un salaire minimum constitue un autre gros avantage du portage salarial pour le porté.
L’article L1254-2 du Code du Travail stipule en effet que « le salarié porté bénéficie d’une rémunération minimale définie par accord de branche étendu. À défaut d’accord de branche étendu, le montant de la rémunération mensuelle minimale est fixé à 75 % de la valeur mensuelle du plafond de la sécurité sociale prévu à l’article L. 241-3 du code de la sécurité sociale pour une activité équivalant à un temps plein. »
Autrement dit, en cas de défaillance du client (retard de paiement ou bien factures impayées), la société de partage prend les risques à sa charge et assure le versement de votre salaire. Vous recevez ainsi un salaire net (après déduction des frais de gestion, des cotisations et taxes), dès le premier mois de facturation.
Vos frais professionnels peuvent en outre être remboursés, conformément aux conditions négociées avec votre client.
Votre rémunération totale
Notons que votre salaire brut se compose de :
- Vos honoraires.
- Vos congés payés.
- Vos indemnités de fin de mission (dans le cadre d’un CDD).
Pour calculer votre salaire net, sont d’abord déduits de votre salaire brut :
- Les frais de gestion (5 à 10 % du chiffre d’affaires).
- Les cotisations sociales.
- Les charges patronales.
À ce salaire net hors frais vient ensuite s’ajouter le remboursement des frais professionnels (frais de fonctionnement, notes de frais, etc.) que vous déclarez à votre employeur dans la limite de 30 % de votre salaire brut.
Notons que vous percevez également une indemnité d’apport d’affaire de 5 % de la rémunération.
Au final, votre rémunération nette s’élève à environ 50 % du montant HT des honoraires facturés.
La plupart des sociétés de portage salarial offrent un outil de simulation de salaire vous permettant de calculer vos revenus potentiels.
Le régime de garantie des salaires (AGS)
Et qu’adviendrait-il des avoirs du salarié porté en cas de défaillance de la société de portage elle-même ?
L’article L.1254-26.-I de l’ordonnance n° 2015-380 du 2 avril 2015 oblige les entreprises de portage salarial à justifier d’une garantie financière souscrite auprès d’un organisme habilité (société de caution mutuelle, compagnie d’assurance ou établissement financier).
Vous n’avez donc rien à craindre, car en cas de dépôt de bilan de l’agence de portage salarial, le paiement de votre salaire et de vos indemnités, ainsi que le versement des cotisations sociales (URSSAF, ASSEDIC, caisses de retraite), sont assurés.
Pour vous assurer un maximum de sécurité, choisissez une société de portage salarial affiliée à au moins un syndicat du portage salarial (PEPS en tête).
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