De nos jours, les travailleurs indépendants tendent progressivement à bouleverser les codes traditionnels du marché de l’emploi. Le statut d’indépendant a de quoi faire rêver tant il permet de mener son projet professionnel comme on l’entend. À cette souplesse organisationnelle se joignent certains inconvénients pouvant être un frein pour se lancer.
Parmi les points négatifs de l’indépendance, la gestion administrative et comptable est le plus souvent mis en avant. Le portage salarial se veut ainsi telle une alternative de taille pour les jeunes entrepreneurs. Encore méconnu il y a quelques années, le portage salarial rencontre un succès de plus en plus significatif. Voyons en détail tous les éléments à savoir sur cette nouvelle façon d’exercer son activité professionnelle.
Qu’est-ce que le portage salarial ?
Avant toute chose, expliquons en quoi consiste concrètement le portage salarial. Il s’agit purement et simplement d’un compromis entre salariat et indépendance, proposant une relation de travail à trois branches :
- L’indépendant lié à l’entreprise de portage salarial par un contrat de portage, on le nomme aussi "porté".
- La société de portage salarial.
- Le client avec qui le porté travaille, et dont la prestation passe par un contrat avec la société de portage salarial.
Le porté est officiellement un travailleur indépendant, mais bénéficie des avantages relatifs au salariat. L’intérêt est de pouvoir déléguer l’intégralité de sa gestion administrative, juridique et comptable à l’entreprise de portage salarial. En contrepartie, celle-ci s’octroie un pourcentage sur le chiffre d’affaires du travailleur indépendant. Cette commission est directement déduite du salaire qu’elle consent à verser tous les mois au porté. Le revenu se calcule en fonction des bénéfices générés suite aux prestations réalisées.
La réglementation du portage salarial
À l’instar de n’importe quel employeur, la société de portage salarial est soumise au Code du travail pour chacun de ses portés. Et qui dit Code du travail dit forcément droits et devoirs à l’égard du salarié.
Lorsqu’un travailleur indépendant souhaite collaborer avec une telle structure, il est contraint de signer une convention de portage ainsi qu’un contrat de travail. Cette signature implique une première obligation, celle de la rémunération. Chaque mois, celui-ci aura pleinement droit à un salaire qui dépend de son chiffre d’affaires mensuel, ainsi que du pourcentage de commission que l’entreprise s’attribue.
Autre obligation de la part de la société de portage : la remise d’un compte rendu d’activité. Ce document permet d’offrir une parfaite transparence au porté concernant sa facturation, les versements réalisés auprès de ses clients, les frais de gestion ou encore les charges sociales réglées.
En outre, l’entreprise de portage salarial se doit d’accompagner de façon personnalisée son porté. Cet appui quotidien est spécifique à chaque structure. Cela peut consister à lui soumettre des formations, l’aider à élargir son réseau ainsi qu’améliorer sa prospection commerciale, ou bien de lui mettre à disposition des offres de missions.
Chaque entreprise de portage salarial dispose d’une convention collective, résumant l’ensemble des éléments relatifs à son fonctionnement. Il est recommandé d’y jeter un œil attentif avant toute signature du contrat pour être clairvoyant sur les droits et devoirs appliqués.
Quels profils sont concernés par le portage salarial ?
Le portage salarial est principalement destiné aux travailleurs exerçant une activité de conseil, et dont l’expertise va être vendue à un client. Il est possible de rencontrer différentes sortes de profils. Le portage salarial peut être l’activité principale de l’entrepreneur, mais aussi être complété par une activité purement salariale dans une autre entreprise.
Ce statut se veut rassurant pour un créateur d’entreprise ; il lance son projet professionnel en profitant d’un accompagnement personnalisé. Il peut ainsi développer son activité sans prendre de trop gros risques. Pour renforcer cette sécurité financière, un salarié porté peut pleinement porter la casquette de demandeur d’emploi. Cela signifie qu’il peut donc bénéficier d’allocations chômage pour compléter ses revenus de portage.
Portage salarial : des avantages considérables
Si de plus en plus de travailleurs indépendants optent pour le portage salarial, c’est dû aux nombreux avantages que ce statut propose. En mariant salariat et indépendance, il soumet les avantages de ces deux statuts sans leurs inconvénients.
- Le salarié porté se débarrasse complètement de ses tâches chronophages (facturation, comptabilité, suivi de la trésorerie, etc.) pour les déléguer à la société de portage salarial. En effet, l’entreprise se charge de la part administrative, juridique et comptable afin que son salarié puisse se consacrer à 100 % sur son activité.
- Salarié, oui, absence d’autonomie, non ! Effectivement, l’entrepreneur peut pleinement exercer son activité comme il l’entend. Que ce soient les horaires, la gestion de ses missions, son lieu de travail ou sa grille tarifaire, il est le seul maître à bord de son projet professionnel.
- En tant que salarié porté, la prospection client est bien plus simple qu’en microentreprise. Celui-ci profite d’un réseau de professionnels étendu, ainsi que des offres de mission régulières.
- Un contrat à durée indéterminée ou déterminée est signé par le travailleur, lui offrant ainsi la protection sociale qui va avec. En outre, celui-ci peut bénéficier d’une mutuelle d’entreprise.
- Enfin, aucune prise de risque n’est à prévoir. Le salarié porté n’a effectivement pas à créer de structure juridique, et donc de prévoir des démarches de création souvent longues. La simple signature de sa première mission officialise le lancement de son activité.